Ces derniers mois le bagad Cesson préparait activement la première manche du concours des bagadoù de 1ere catégorie. Le concours s'est déroulé cette année au palais des congrès de Saint-Brieuc le 19 février. Le bagad est arrivé 9eme sur les 16 groupes présents lors de la compétition. Heureux de son résultat, le groupe est plus que motivé de préparer la seconde manche du concours qui se déroulera à Lorient en août prochain.
Pour l'occasion le bagad a travaillé une suite d'airs bigoudens intitulée "Lizher evit un Dragon" ou “Lettre à un dragon" en français. Après un appel à la danse revisité et arrangé, une gavotte bigoudène emporte le bagad, les danseurs et auditeurs au cœur de la danse. La suite se poursuit par un moment plus calme. La mélodie “Ma Mije bet Liv ha paper gwenn” issue du répertoire de Mari KEFELEG et collectée par André DANIEL, conte la discussion entre une mère et sa fille de 15 ans dans une auberge. La mère s'inquiète pour sa fille qui semble très pâle, comme malade. Sa fille est en fait amoureuse d'un dragon (un soldat) qui est partie en Nouvelle Calédonie, et elle ne pourra guérir que si son amant était rappelé pour se marier avec elle. Sa mère tente de l'en dissuader : elle lui propose de s'intéresser à des ouvriers aussi vaillants qu'un dragon, où lui dit qu'elle est trop jeune. Rien à faire : son amant périrait si elle ne le choisissait pas, et elle-même en mourrait. La mère se résigne donc à écrire une lettre au dragon, lui demandant de rentrer et d’épouser sa fille.
Les musiciens ont ensuite relancé la danse avec un bal collecté par Dastum, sonné par Jean-Pierre Hélias et Bernard Le Breton lors de l’édition 1995 du Printemps de Châteauneuf.
Enfin, le bagad a clôturé sa prestation par un Jabadao puis un Jibidi pour un final endiablé.
Le terroir bigouden est réputé pour sa liberté d’expression, la virtuosité de sa musique et de ses sonneurs, et l’esprit créatif de ces derniers qui empruntaient volontiers aux autres musiques populaires.
Le bagad souhaitait rendre hommage à ces qualités en proposant des arrangements colorés et a teinté le style propre aux sonneurs de couple de ce pays de sonorités, parfois jazz, empruntées au bal musette ou aux fanfares de villages ; s’inscrivant ainsi dans l’ouverture des sonneurs bigoudens, toujours à la recherche d’inspiration nouvelle et architectes de la richesse musicale de leur pays.
Pour l’occasion, le Bagad Cesson Sévigné était accompagné de Gaël Chauvin et Alan Letenneur au Binou.
La composition et le travail de collectage de la suite présentée est le fruit du travail de la commission musicale du bagad animée par Nicolas PICHEVIN et Alexandre GILLES.
Le bagad était dirigé comme à son habitude par son penn soner Magali JAMAULT.
Vous pouvez retrouver la suite du bagad Cesson au lien suivant : https://youtu.be/6d8gJoENcqw